Mission... personnelle?

[Réservé à Kioshu, 1 mois après la dernière rencontre sur la plage]

La grande porte de la taverne s'ouvrit brusquement et une jeune femme aux longs cheveux bruns entra dans la salle. Elle attira quelques regards courrouchés, mais personne ne lui parla. C'était la première fois qu'elle entrait dans un tel endroit et l'odeur de tabac et de boisson lui donna immédiatement le tournis. Elle était nouvelle et ne manquait pas d'attirer des regards plutôt mauvais.

Heureusement qu'elle portait une longue cape qui cachait ses courbes généreuse car elle n'aurait pas manqué de se faire violer sur place. Un peu trop direct comme remmarque? Et pourtant, c'était bien le cas! Le visage parfait de la jeune femme ne manquait pas d'attirer des clins d'oeil et sa cape ne cachait pas ses magnifiques mollets d'une couleur miel à la lumière des chandelle.

L'endroit était faiblement éclairé et elle dut froncer les sourcils afin de bien voir où elle marchait. Son lieu de rencontre était dans cette taverne, elle en était certaine, mais quelque chose ne marchait pas. Elle avait l'impression de s'être faite avoir. Comme si quelqu'un lui avait tendu un piège...

Flashback a écrit:

-Sana, je vais être franc avec toi, cette mission ne me plaît pas du tout! Je sais bien que tu acceptes toujours les missions qui offre beaucoup d'avantage, mais je ne crois pas que tu devrais accepter ceci.

-Pourquoi dites-vous une telle chose monsieur? J'ai dit être d'accord, vous n'avez pas à vous inquiéter, souffla la jeune femme avec exaspération.

-Notre informateur n'est pas vraiment de confiance, voilà le problème! Et puis, devoir aller à la cité de Mizu alors que nous avons des problèmes diplomatiques avec eux.

La cité de Mizu... le coeur de Sana palpita dans sa poitrine et elle cacha son trouble en passant une main devant sa bouche, mimant un baillement des plus agacés.

-Ne vous en faites pas, je suis certaine que tout va bien aller. Je suis une espionne, personne ne saura d'où je viens.

Maintenant qu'elle y songeait, c'était vraiment idiot de sa part d'avoir accepté cette mission. Bien sur que l'informateur était douteux! Il devait vraiment la prendre pour une idiote. À en croire l'ambiance, c'était un piège. Si elle ne prouvait pas bientôt qu'elle avait une raison d'être ici, elle allait avoir des problèmes...

Pourquoi avait-elle aussi accepté cette mission? Était-ce parce qu'elle avait lieu dans la cité de Mizu? Était-ce l'espoir idiot de retrouver Kioshu? Mais voyons, c'était absurde! Il n'était qu'un mauvais souvenir, qu'une épine qu'elle avait arraché de son talon! Elle n'avait pas accepté ça dans le but de le revoir...

"Vous cherchez quelqu'un?" lui souffla un homme tout contre l'oreille.

La jeune femme se raidit et repoussa la main qui avait agrippé l'un de ses seins sans aucune manière. Elle eut peur de paniquer et jeta un regard rapide vers la porte. Il n'était pas encore trop tard pour partir... mais c'était à ses risques. Comme toute bonne espionne, elle garda un air neutre et répondit à l'homme:

"Oui, mon petit ami."

C'était archi-faux, mais c'était la première chose qui lui était venu à l'esprit. Elle se dirigea vers le bar d'un pas raide, intimidée par tous ces regards. Son petit ami? Et puis quoi encore! Comme si elle pensait vraiment à Kioshu! Elle se souvenait de l'ultimatum qu'elle lui avait lancé et elle ne lui avait pas répondu par l'affirmative... ni négativement d'ailleurs...

*De toute façon, cela fait 1 mois que cette histoire c'est produite et je ne sais toujours pas quoi en penser. Bon, si je ressens toujours cette attirance pour lui... on verra...* songea-t-elle en commandant un verre d'eau.

Un verre d'eau? Bah oui, elle était bien dans la cité de l'eau, non? Ils devaient bien avoir ça! Elle ne supportait pas l'alcool et puis elle était en service. Ce n'était pas le temps d'affaiblir ses réflexes, elle devait retrouver l'informateur.

Elle porta son verre à ses lèvres et remercia le serveur. Au moins l'eau était potable ici, ce n'était pas comme chez elle. D'ailleurs, elle en buvait très rarement...

Elle ne remarqua pas la teinte blanchâtre de l'eau, pas plus que les sourire carnassiers de 3 hommes derrière elle. Sans même le savoir, quelque chose avait été ajouté dans son verre. Elle prit d'autre gorgée, puis ce mit encore à chercher du regard l'informateur.

Celui-ci s'arrêta sur un homme dans le fond de la salle. Aucune lumière ne l'éclairait, mais sa silhouette lui sembla vaguement familière. Elle était certaine que ce n'était pas l'informateur, mais au moins venait-elle de trouver une sortie de secours.

Quoi de mieux que d'utiliser une voyageur isolé afin d'avoir une couverture. Ce ne serait pas la première fois qu'elle ferait ça d'ailleurs. De toute façon, ils ne refusaient jamais ses avances...

La jeune femme se leva et manqua buter contre un pied. Elle jeta un regard vitreux vers celui-ci et s'excusa rapidement:

"S'cusez. J'croyais que c'était un défaut du plancher..."

Provocation? Oui, c'était la meilleure façon de définir ce qu'elle venait de faire. Pourtant, à ses yeux, elle venait de dire quelque chose de parfaitement aimable... elle se rendit jusqu'à sa cible en accrochant d'autres personnes sans pourtant s'excuser. Elle sentait maintenant que quelque chose clochait chez elle. Elle n'était pas idiote au point de ne pas se rendre compte qu'elle n'agissait pas comme d'habitude. Ses mouvements n'étaient pas coordonnés et elle se sentait extrèmement fatiguée.

Elle passa ses bras autours du cou de sa cible par derrière, ses cheveux chatouillants le visage de celui-ci, et approcha ses lèvre de son oreille gauche, dos aux autres clients.

"Bonjour bel homme..." souffla-t-elle langoureusement.

Elle lui lécha le lobe d'oreille et s'assit à sa droite comme s'il venait de l'inviter à le rejoindre. Bon, elle faisait ça habituellement... quoique s'était la première fois qu'elle léchait l'oreille de quelqu'un! Qu'est-ce qui lui prenait!

Trop occupée à observer les réactions des autres hommes, elle ne se rendit même pas compte de l'identité de celui qu'elle avait enlacé. Elle rapprocha sa chaise de lui et lui sourit de toutes ses dents:

"Je te cherchai partout mon chéri! Tu m'avais pourtant dit au marché! Et moi qui ne savait plus où aller!" parla-t-elle d'une voix forte, tentant ainsi de montrer aux autres hommes qu'elle avait trouvé celui qu'elle cherchait.

L'un des hommes s'avança vers eux et leur jeta un regard menaçant.

"C'est ton mec?" lui demanda l'homme qui lui avait agrippé un sein.

Elle se colla encore plus contre Kioshu(eh oui!) et répondit doucement:

"Parfaitement!"

De peur que sa cible ne se mette à protester, elle la pinça au bras gauche, l'autre main dans ses cheveux. Son sourire devint un peu plus figé et son regard sembla dire: tu parles et j'te tue.

Le pire dans tout cela, c'était qu'elle ne se rendait même pas compte que la personne qu'elle collait... était loin d'être celle à laquelle elle s'attendait. Quant-à lui, se rendait-il seulement compte qu'elle avait prit quelque chose de dangereux et qu'elle l'utilisait sans même connaître son identité?

Déjà un mois... aucune nouvelle. Kioshu avait sombré dans un état léthargique, il était persuadé de ne plus jamais revoir celle qu'il aimait... Pas un seul mot de sa part, rien qui ne le renseigne sur elle, qui lui dise ce qu'elle devenait... Et il désespérait. Il avait eu tort de croire qu'il y avait de l'espoir. L'espoir n'était qu'une illusion pure et simple, créée par les fous qui voulaient croire que la vie était rose...

Kioshu ne prenait plus vraiment soin de lui, depuis, trop triste de ne plus la revoir. Le jeune homme passait toutes ses journées et soirées au bar de Mizu, mais, ce soir, il n'en était qu'à sa première bière, qu'il avait à peine touchée, d'ailleurs. Probablement par désintérêt du même morne quotidien.

Une silhouette portant une cape entra dans l'établissement, ce qui fit tourner de nombreuses têtes, celle du jeune homme y compris. Cette démarche... Ces cheveux... Non, il se faisait des illusions, c'était certain, Kioshu voulait tellement la voir qu'il se l'imaginait partout. Encore un foutu tour de sa stupide imagination. Seulement une troublante ressemblance, rien de plus. Il suivit tout ce que le nouveau venu fit avec intérêt, les paroles échangées, avec des hommes qui venaient ici souvent.

*Des vieux pervers... Immondes et dégoûtants...* Pensa-t-il.

Elle cherchait son petit ami... Était-ce un prétexte pour échapper à cet homme, ou bien vraiment la vérité? La femme à la cape, car il en était venu à cette conclusion bien vite, commanda un simple verre d'eau, mais, contrairement à elle, il remarqua immédiatement la couleur trouble anormale dans son verre, et l'expression des trois hommes derrière elle.

Ils voulaient la droguer... Et elle ne se rend compte de rien. Trop tard... Lui, assis au fond de la salle, n'aurait jamais cru qu'elle se dirigerait vers lui. Sa démarche étrange prouvait que le produit mis dans son verre ne lui faisait aucun bien, elle faillit s'affaler de tout son long en accrochant le pied de quelqu'un, avant de finalement parvenir à sa table.

La jeune femme se plaça derrière lui, lui parla dans l'oreille, et un frisson le parcourut. Cette voix... Il la connaissait, oui... Sana!!?? Elle était donc là... Elle était revenue, il n'avait pas eu tort d'y croire, en fin de compte. Pourtant, elle ne semblait pas le reconnaître, pour le moment... Puis, il vit qu'elle se servait de lui pour éviter de servir de proie aux autres hommes présents dans le bar.

Est-ce qu'elle finirait, au moins, par le reconnaître? Cela restait à voir, mais ça semblait peu probable, pas avec cette drogue qui embrouillait ses sens. Mais, il lui faudrait jouer le jeu, pour le moment.

Citation :

"Je te cherchai partout mon chéri! Tu m'avais pourtant dit au marché! Et moi qui ne savait plus où aller!"

Il tâcha donc de paraître naturel quant il lui répondit, et y parvint plutôt bien, de toute façon, cette bande d'hommes préhistoriques ne parviendrait pas à remarquer la différence.

-Ah... Je m'excuse, vraiment, mais j'avais envie de prendre un petit coup, tu vois... Tu ne m'en veux pas, j'espère?

Sur ce, il l'embrassa sur la joue, pour faire plus naturel. Mais, elle n'était pas vraiment dans son assiette, il lui faudrait la faire sortir d'ici assez vite... Cette drogue pouvait être néfaste à long terme, et il connaissait un moyen efficace de se débarasser de ses effets. Seulement, il leur faudrait être à l'extérieur. Donc, il lâcha, le plus naturellement possible, cette phrase.

-Tu te souviens, on avait dit qu'on irait se promener, un peu? Si on y allait, maintenant?

Il était impératif qu'il la sorte d'ici, du moins pour le moment. C'était toujours un mystère pour lui qu'elle n'ait pas remarqué que son eau était anormale... Voyant son peu de réaction, Kioshu s'empara d'elle, puis l'emmena à l'extérieur, elle toujours pressée contre lui, inlassablement, semblait-il. Bon, c'était l'heure du traitement choc, supposait-il...

L'instant d'un claquement de doigts, Sana fut recouverte d'eau glacée, ce qui lui arracherait sûrement un cri de surprise. Mais, au moins, les foutus effets de cette drogue seraient estompés. Ça pouvait prendre du temps, de laisser partir les effets de cette chose... Donc, il resta à côté d'elle, patient, même s'il savait pertinemment qu'elle pouvait encore agir bizarrement.

Alors là, juste là, il tenta sa chance, pour voir si elle se souvenait de lui. Pour sa part, Kioshu sut que jamais il ne l'aurait oubliée, pour rien au monde. Preuve, qu'aujourd'hui encore, il l'aimait autant qu'li y a ces quatres semaines qui semblèrent interminables pour le jeune homme.

-Je me demandes bien ce que tu est venue faire dans cet endroit... Tu sais, tu m'as énormément manqué... Un peu trop, même. à mon goût... Mais bon. Comment ça a été, depuis? Moi, j'ai longuement réfléchi, depuis, et la seule chose dont j'aie pu me rendre compte, c'est que mes sentiments pour toi sont extêmement forts.

À quoi cela pouvait bien lui servir de dire ça, elle était déjà au courant, non? Bon, et était-elle venue ici pour le voir, ou bien pour autre chose qu'il ignorait? Cela restait mystère dans sa tête, encore... Mais il ne put s'empêcher de la serrer à nouveau, avant de s'éloigner et de lui demander si, elle aussi, elle avait réfléchi.

-Alors... Tu te souviens de ce que tu m'as dit? As tu une réponse à me donner? Moi, mon idée est déjà toute faite...

Peut-être était-ce trop tôt après la drogue qu'elle avait ingéré, mais il ne put s'empêcher de lui demander, sa curiosité, comme toujours, le poussait à faire certaines choses qu'il aurait pu éviter, mais bon, c'était dans sa nature, il ne pouvait rien y faire... Kioshu reporta son attention sur elle, se sentait vraiment heureux depuis la dernière fois, sur la plage...

Si la jeune femme n'avait pas remarqué la drogue dans son verre, c'était tout simplement parce qu'elle était extrèmement stressée. Bon, ce n'était pas une bonne excuse pour une espionne de son rang, mais c'était la seule chose qui pouvait expliquer cela. Le pire était d'autant plus que ces hommes ne la stressaient pas, c'était le peur de se retrouver face à un jeune homme qui avait su la troubler comme personne auparavant.

C'était idiot de sa part et elle en payait les conséquence avec son manque d'attention. Heureusement pour elle, sa cible n'était nule autre qu'une personne qui voulait son bien et qui était nul autre que Kioshu. Ironique diriez-vous? Le destin, vous répondrait la jeune femme si elle était dans son état normal.

Encore sous les prise de la drogue, elle ne se rendit même pas compte que Kioshu jouait son petit jeu à la perfection. En fait, ce fut lorsqu'il l'attira à l'extérieur qu'elle comprit que tout ne se déroulait pas comme prévu. Une expression menaçante prit place sur son visage (quoiqu'elle n'avait rien d'effrayante!) et elle lança à sa cible:

"Eh... oh! Vous trouvez pas que vous y allez vite en affaire!"

Habituellement, ses cibles se contentaient de faire ce qu'elle voulait, mais voilà que celle-ci refusait de l'obéir. C'était plutôt vexant puisqu'en ce moment même, elle pensait que le jeune homme voulait l'attirer dans un coin un peu plus calme. Bon, il ne semblait pas repoussant et elle sentait même une attirance étrange envers lui, mais pas au point d'accepter les avances d'un étranger! Quoique... ne lui avait-elle pas léché l'oreille? Une rasade d'eau froide lui tomba sur la tête et elle ne put retenir un cri de surprise.

"C'est froid!" râla-t-elle en portant ses bras contre elle dans le but de se réchauffer, geste plutôt inutile.

Encore sous les effets de la drogue, elle se mit à sermonner sa cible avec toute la violence qu'un ivrogne pouvait avoir. Heureusement, elle s'essoufla rapidement et lui tourna dos. Elle s'éloigna du bar et trouva un banc sous un arbre. Elle alla aussitôt si asseoir et reccroquevilla ses genoux sous son menton. Son regard était légèrement plus lucide, quoi qu'une teinte rosée apparaissait sur ses joues.

Elle avait honte de s'être laissée avoir aussi facilemenent. Elle comprenait maintenant pourquoi elle avait agi aussi étrangement et il était décevant de voir qu'elle ne s'était rendue compte de rien. Heureusement que Kioshu était là pour l'aider...

*Euh... Kioshu?!* songea-t-elle brusquement en relevant la tête et en le fixant droit dans les yeux.

Son coeur se mit aussitôt à battre encore plus rapidement et elle dut détourner la tête afin de lui cacher son trouble. Ainsi donc, elle était autant attirée par lui. Elle avait espéré que ce n'était qu'un caprice de jeunesse, mais à nouveau, son corps réagissait en la présence du jeune homme.

Citation :

-Je me demandes bien ce que tu est venue faire dans cet endroit... Tu sais, tu m'as énormément manqué... Un peu trop, même. à mon goût... Mais bon. Comment ça a été, depuis? Moi, j'ai longuement réfléchi, depuis, et la seule chose dont j'aie pu me rendre compte, c'est que mes sentiments pour toi sont extêmement forts.

Ah, voilà qu'il s'y mettait aussitôt... un mal de crâne se fit sentir et elle se mordit la lèvre afin de ne pas parler, ni de montrer quoi que ce soit. Son visage resta neutre et elle l'écouta au complet. Par la suite, il la serra dans ses bras et elle inpira aussitôt son odeur qu'elle aimait tant... la mer, le sel de mer...

Citation :

-Alors... Tu te souviens de ce que tu m'as dit? As tu une réponse à me donner? Moi, mon idée est déjà toute faite...

Elle se souvenait de tout, mais trouver une réponse était encore plus difficile. Durant tout ce mois, elle avait tenté de rester neutre et de ne pas songer à son ultimatum, mais elle avait souvent rêvé à lui, à son odeur, sa voix, sa chaleur. Elle avait tenté de l'oublier, de se convaincre que ce n'était rien, mais elle n'y était pas parvenu...

"C'est difficile à répondre." murmura-t-elle en se léchant les lèvres tant elles étaient sèchent.

"J'ai tenté de t'oublier... c'est vrai, j'ai tenté de faire comme si de rien n'était, comme si tu n'avais jamais existé. Malheureusement, ça n'a pas fonctionné. Je n'ai pas arrêté de penser à toi! Je me souvenais même de ton odeur... le sel de mer... si tu savais comme ça m'a hanté!" raconta-t-elle tout en évitant de le regarder.

"J'aimerai bien te laisser une change, te laisser m'apprendre à aimer, mais j'ai peur que tu te joues une nouvelle fois de moi. Tu me disais m'aimer auparavant alors que tu m'utilisais... n'est-ce pas une nouvelle ruse de ta part? Franchement... tout ce que je ressens pour toi est vrai et je crois que toi aussi tu dis vrai... mais le monde peut changer si rapidement..." continua-t-elle en osant finalement le regarder.

C'était vrai, le monde pouvait changer si rapidement! Petite fille, elle avait connu un village bon et plusieurs années plus tard, ce village avait éliminé sa famille dans le seul but de l'utiliser, pour la puissance... et si Kioshu était prêt à la trahir lui-aussi? Elle n'y survivrait pas...

Après sa douche forcée et un torrent d'insultes, elle s'éloigna, mais en lui il savait que ça ne lui prendrait pas de temps avant que son esprit lui dise qui il était. D'ailleurs, ne venait-elle pas de le fixer, subitement? Oui, ça devait lui revenir... tant mieux.

Au moins n'était-elle plus sous l'influence de cette... chose. Il pensa à ce mot avec un dédain profond, ayant seulement envie d'aller frapper ces hommes qui avaient osé lui faire subir ce traitement.

Bon, d'accord, sa grande bouche s'était encore ouverte un peu trop tôt... Pourtant, il obtint des réponses qui firent battre son coeur un peu plus vite, et il rougit un peu, mais son teint foncé ne le laissa pas paraître. Il avait pris place près d'elle sur le banc, séchant ses vêtements en en enlevant l'humidité, et réduisant un petit peu la distance entre leurs deux corps.

Citation :

"J'ai tenté de t'oublier... c'est vrai, j'ai tenté de faire comme si de rien n'était, comme si tu n'avais jamais existé. Malheureusement, ça n'a pas fonctionné. Je n'ai pas arrêté de penser à toi! Je me souvenais même de ton odeur... le sel de mer... si tu savais comme ça m'a hanté!"

Vraiment? Et lui, le doux parfum qui émanait d'elle en permanence, son image, son contact, lui avait manqué plus que tout, il sentait qu'il allait devenir fou s'il ne pouvait le sentir encore une fois. C'était gravé dans sa tête avec une étrange précision, et ce souvenir ne s'était jamais effacé depuis. Et ça avait presque failli le rendre fou...

Citation :

"J'aimerai bien te laisser une chance, te laisser m'apprendre à aimer, mais j'ai peur que tu te joues une nouvelle fois de moi. Tu me disais m'aimer auparavant alors que tu m'utilisais... n'est-ce pas une nouvelle ruse de ta part? Franchement... tout ce que je ressens pour toi est vrai et je crois que toi aussi tu dis vrai... mais le monde peut changer si rapidement..."

C'était vrai... honteux, il détourna quelques instants le regard, tandis qu'elle le reportait sur lui. Non mais, qu'est ce qui avait bien pu lui passer par la tête de faire ça, nier ses sentiments et continuer à se jouer d'elle comme ça?

Toute pensée de ce genre était maintenant chassée de son esprit, il ne pensait qu'à elle, et elle seule, qu'à éviter de lui faire du mal, qu'à la rendre heureuse.

-Non... Crois moi, les ruses, j'ai dépassé ce stade...

Il prit ses mains dans les siennes, y déposant par la même occasion une dague, la même que sur la plage. Lavée, bien entendu. Pourquoi est-ce qu'il rajoutait cet élément troublant, il l'ignorait, mais Kioshu poursuivit sur sa lancée.

-Si jamais... si jamais une seule fois, je dois me jouer de toi à nouveau, cette dague doit transpercer mon coeur, car je ne supporterai pas de te faire ce genre de choses à nouveau. C'est vrai que les gens peuvent changer vite, mais dans les deux sens... Et j'ai changé quand tu m'as fait réfléchir. En tout cas, assez pour être incapable de te faire le moindre mal...

N'ayant plus aucun autre mot à dire, il reprit la dague, et la déposa à côté de lui, sur le banc. Cédant à son désir, il plaça délicatement une main sous son menton, releva son visage pour le mettre face au sien, ressentant déjà une sorte de plaisir à toucher sa peau, puis approcha son visage près du sien, leurs lèvres à quelques millimètres l'une de l'autre, mais il n'en fit pas plus. Il voulait être certain qu'elle le voulait vraiment... Sinon il ne ferait que profiter de la situation.

L'odeur saline typique de Kioshu envahissant l'air, tandis que lui ne sentait que celle, fleurie et douce, qui émanait de Sana... Il avait rêvé à elle, à ce moment, au contact qui s'en suivrait, qu'il tenterait bien évidemment de prolonger le plus possible...

Il allait devenir fou, se disait-il, si elle était loin, pourtant il sentait qu'il l'était déjà, en sa présence, une incessante folie, qui n'avait pourtant rien de désagréable. Ça l'emplissait d'une chaleur agréable, adoucissait les traits de son visage, montrait qui il était vraiment...

Durant tout le temps où la jeune femme avait repris ses esprits, Kioshu s'était occupé de la faire sécher. Elle lui en fut reconnaissante, quoiqu'elle ne montra rien. De toute façon, elle lui en voulait encore de sa douche froide. Elle remarqua même du coin de l'oeil qu'il se rapprochait d'elle durant son discours, mais elle ne s'éloigna pas comme elle l'aurait fait habituellement...

Lorsqu'elle lui parla de sa trahison, elle remarqua qu'il détourna à son tour la tête. Ainsi, il se rendait compte lui-même de ce qu'il avait fait. En avait-il honte? Ou bien tentait-il encore de l'amadouer? Ah! Mais pourquoi avait-elle tant de difficulté à gérer ses émotions lorsqu'elle était en sa présence? Il fallait aussi dire que les effets de la drogue ne partiraient pas immédiatement, c'était d'ailleurs cela qui lui avait permis de parler aussi ouvertement, car en temps normal, elle se serait contenté de ne rien lui dire de particulier.

Encore un peu perdu, elle ne prit pas la peine d'écouter les ondes qu'il envoyait. De toute façon, c'était quelque chose qui prenait beaucoup d'énergie et qu'elle utilisait uniquement lorsque sa vie était en danger.

Citation :

-Non... Crois moi, les ruses, j'ai dépassé ce stade...

Un petit sourire moqueur étira les lèvres de la jeune femme, mais elle ne laissa pas ses pensées échapper à ses lèvres. De toute façon, il était inutile de tourner le couteau dans la plaie.

*C'est ton métier qui use de la ruse, comment pourrais-je savoir quel est le Kioshu auquel je parle* songea-t-elle simplement.

Au moment même où elle pensa à cela, elle sentit quelque chose de froid entre ses mains. Son regard se baissa sur celles-ci et sa bouche forma un O de surprise. Elle reconnut immédiatement la dague qu'il avait utilisé pour s'ouvrir les veines(et qui aurait du la tuer).

Citation :

-Si jamais... si jamais une seule fois, je dois me jouer de toi à nouveau, cette dague doit transpercer mon coeur, car je ne supporterai pas de te faire ce genre de choses à nouveau. C'est vrai que les gens peuvent changer vite, mais dans les deux sens... Et j'ai changé quand tu m'as fait réfléchir. En tout cas, assez pour être incapable de te faire le moindre mal...

Encore une fois, le regard de la jeune femme resta neutre, elle ne montra rien. En fait, elle n'éprouvait rien pour le moment. Son coeur avait reprit sa cadence normale et elle analysait la situation comme une experte(si l'on ignore le fait qu'elle venait juste d'être droguée).

Elle tressailit lorsqu'il lui retira la dague et des frissons délicieux parcoururent son corps quand sa main toucha son menton. Doucement, elle le laissa faire à sa guise, observant la scène comme un observateur extérieur l'aurait fait. Elle était curieuse et en elle se battait plusieurs voix. Celle de la raison et celle que l'on avait étouffé lorsqu'elle n'était qu'une petite fille innocente...

Elle le vit s'approcher lentement et cela lui donna l'impression d'être torturée. À nouveau, son corps se mit à frissonner et elle fixa sa bouche comme quelqu'un cherchant sa bouée de sauvetage. Pourtant, elle ne fit pas immédiatement le premier pas. Elle attendit, elle-aussi, testant son corps jusqu'à quel point il pouvait endurer cette torture, ce désir aussi délicieux...

Kioshu croyait devenir fou et c'était de même pour elle. Elle souffrait de ne pas pouvoir se jeter dans ses bras, de ne pas pouvoir lui dire qu'elle l'aimait. Combien de fois lui avait-il dit l'aimer? Alors que elle, elle lui avait dit ne pas l'aimer...

"Je ne t'aime pas..." chuchota-t-elle en se rapprochant lentement, respirant son odeur si ennivrante.

Elle s'arrêta à quelques milimètres de sa bouche et put sentir ses lèvres frôler les siennes. Un petit sourire les étira et elle rajouta:

"Mais si jamais tu me trahis à nouveau... je te tuerai."

Elle scella finalement cette promesse en posant ses lèvres contre les siennes, goûtant comme une affamée à son goût si bon, si agréable. Elle pensait ce qu'elle avait dit et la lueur dans ses yeux le prouvait. Oui, si jamais il osait la trahir à nouveau, elle le tuerait et sans la moindre hésitation...

Plus personne ne la blesserait, ne l'utiliserait et surtout pas l'homme qu'elle aimait comme une folle. Elle serait prête à tout pour lui et même à le tuer si elle devait à nouveau le perdre. Une chose était certaine, elle voulait apprendre à aimer tout comme il prétendait être fou d'elle...

Elle se rapprochait, encore et encore, mais ne l'embrassait toujours pas... Puis elle lui dit qu'elle ne l'aimait pas. Seulement, depuis un certain temps, il avait remarqué qu'elle disait le contraire de certaines choses, probablement car elle ne voulait pas se les avouer... Avec le temps, au niveau de ça, il avait fini par le comprendre. Donc, il ne se dégagea pas, car, à ses oreilles, ça avait sonné comme un je t'aime...

Citation :

"Mais si jamais tu me trahis à nouveau... je te tuerai."

Des menaces de mort? Ça ne le dérangeait pas... Il avait failli s'enlever la vie, de toute manière... Seulement, il n'avait pas pensé, cette fois, au fait que si lui ou elle mourraient, le monde serait condamné... Comme toujours, un dilemme, choisir la voie facile ou la difficile? Pour le moment, il s'abandonna à son baiser, la serrant comme si elle était le trésor le plus précieux qu'il possédait.

Le jeune homme l'embrassa à nouveau, encore et encore, avec plus de fougue et d'audace à chaque instant, sa bouche s'entrouvrant, cherchant sa langue dans sa bouche, pour prolonger cet instant. Plus rien n'existait, non, il n'y avait qu'elle et lui, rien n'importait plus pour le moment. Vivre avec elle, près d'elle, éternellement, au point que le feu qui avait brûlé pour Magna ne ressemblait plus qu'à un feu de paille en comparaison de l'immense brasier qui représentait son amour pour elle...

À contrecoeur, avide de caresses et de baisers, il s'éloigna quand même d'elle. Son corps tout entier la réclamait, ce n'était pas un simple désir, il avait besoin d'être près d'elle, de la sentir à proximité. Il n'arrivait plus à définir ça, mais s'il passait encore une minute loin d'elle... Il risquait de devenir fou à lier. C'était tout ce dont il avait besoin, maintenant, jamais il ne se jouerait d'elle une fois de plus... Il l'avait déjà dit, ça le tuerait...

Kioshu était vraiment avide de son corps, manquait céder devant la tentation du corps parfait qui se tenait devant lui, qu'il désirait tant, mais il se retint, une lueur de désir difficilement contrôlé dans ses yeux. Au moins, il parvenait à se contrôler, encore, mais il sentait que dès qu'elle se rapprocherait encore un peu trop, il n'y arriverait plus vraiment... Donc, il gardait ses distances, subitement, peur de risquer d'aller trop vite pour elle.

-Merci, juste merci...

Lâcha-t-il dans un soupir de soulagement, celui de ne pas avoir à ne pas l'aimer, d'avoir le droit d'être là, à ses côtés. Kioshu ne pouvait se laisser s'approcher, les conséquences, bah... Une bonne gifle, probablement, mais il se résolut à l'étreindre encore, pour ne pas sembler étrangement distant pour rien, après ce moment.

À croire que c'était une manie, chez lui, il ne put s'empêcher de laisser une main dans ses cheveux, de les sentir, et il déposa quelques baisers dans son cou, en remontant vers ses lèvres à nouveau, tout en continuant de déposer des baisers dans son chemin. Ses mains étaient placées au creux des reins de celle qu'il aimait, et il éloigna finalement son visage d'elle, encore avec cette lueur de désir inassouvi dans le regard... Il y avait une seule chose qui pouvait en venir à bout, mais il lui faudrait attendre...

Ah, comme il détestait devoir se combattre lui même dans de telles situations! Il devait résister à l'envie la plus grande qu'il avait dû combattre depuis qu'il vivait! C'était la première fois que cela arrivait, alors il tremblait un peu, tant il se retenait pour ne pas brusquer les choses.

[Mais quel horrible pervers! Tss! c'est pas bien ça ]

La baiser qu'ils échangèrent fut si long et st profond que la jeune femme en devint étourdit. C'était tout nouveau pour elle de sentir sa langue dans sa bouche, de l'explorer, lui. Une découverte fascinante et oh! combien agréable. Rien qu'à son toucher, elle pouvait sentir son corps lui brûler intensément et sa peau prendre une teinte légèrement plus vivante. Tout cela la vivifiait! C'était comme si elle se nourrissait de cette passion sensuelle!

Elle ne se souvenait pas lui avoir dit qu'elle l'aimait, mais tout comme il avait appris à la connaître, il était vrai que son je ne t'aime pas sonnait extrèmementfaut. Bien sur qu'elle l'aimait, qu'elle était folle de lui, mais comment pouvait-elle savoir que tout cela était de l'amour? Le comprendrait-elle seulement un jour?

Il avait pris ce qu'elle avait dit pour une menace de mort, mais n'était-ce pas plutôt une réponse à ce qu'il lui avait dit lui même quelques minutes plus tôt? Que si jamais il lui faisait à nouveau du mal, que la dague lui transpercerait le coeur? Elle venait tout simplement de promettre qu'elle serait celle qui plongerait cette dague en lui.

Enfin, Kioshu s'éloigna d'elle et elle en profita pour reprendre son souffle. Ses joues étaient rouges et ses yeux brillaient d'une fièvre incontrôlable, ses lèvres étaient gonflées et semblaient encore plus désirable qu'auparavant. Si c'était cela la passion, alors elle en était la représentation parfaite.

Citation :

-Merci, juste merci...

Elle ne répondit rien à cela car elle n'arrivait même plus à prononcer le moindre mot et de toute façon, elle n'aurait jamais su quoi dire d'autre. Pour elle, c'était tout à faitement normal d'avoir accepté sa requête. Elle n'avait fait qu'écouter son corps... et son coeur. Elle s'était docilement pliée à ses désirs: découvrir ce qu'il pouvait tant lui apprendre.

Il la resserra à nouveau dans ses bras et la jeune femme respira son odeur saline, se réchauffant de sa chaleur. Néanmoins, lorsqu'il la laissa finalement, elle se dépêcha de prendre ses distances. Elle n'était pas idiote tout de même et savait reconnaitre certains signes.

Le voir ainsi trembler la troubla légèrement et elle passa une main dans ses cheveux le temps de réfléchir un peu. Elle ne savait pas à quel point elle pouvait être désirable, tout autant que son apparence actuelle était loin d'être anodine. Un petit sourire amusé étira ses lèvres et elle soupira finalement:

"Franchement... qu'est-ce que tu veux que je dise maintenant?"

C'était bien vrai, Kioshu était dans tous ses états et elle ne savait plus quoi faire. Une chose était certaine, elle n'était pas prête à passer à la case suivante avec lui. Ce n'était pas pour le décevoir, mais son corps lui appartenait pour le moment. Les baisers et les caresses ça passait, mais pour la suite, elle n'était vraiment pas prête.

"Vous êtes Mademoiselle Sana Dèsvent?" s'exclama brusquement une voix derrière eux.

Elle jeta un regard en coin vers l'étranger et son sourire perdit toute sa joviabilité. Elle reconnut l'informateur qu'on lui avait décrit. Franchement, il était loin d'arriver au mauvais moment. Comme pour prouver cela, son mal de tête revint en force et elle grimaça de douleur.

"C'est bien moi." soupira-t-elle en se plaçant entre Kioshu et l'homme afin de servir de bouclier.

"Vous deviez m'attendre au bar." cracha l'homme en s'avançant vers elle d'un pas menaçant.

"Je vous conseille de rester où vous êtes. Vous n'avez pas respecté l'entente. D'ailleurs, il y a un observateur en ce moment même et selon les règles de notre profession, vous êtes en train de commettre un délit. Il est interdit de divulger quoi que ce soit devant quelqu'un. La mission est annulée." répondit-elle en montrant ses mains qui tenaient maintenant des aiguilles longues et aiguisée.

"Il suffit de le tuer."

"Il n'a rien entendu de compromettant. Veuillez repartir s'il vous plaît." s'énerva-t-elle en jetant un regard inquiet vers Kioshu.

Elle avait complètement oublié sa mission et voilà que son manque d'attention venait de mettre son ami en danger. Elle savait bien qu'il était capable de se défendre, mais il ne connaissait pas la force politique de son ennemi...

"Sana... vous allez avoir de gros ennui... et je vous conseille de regarder ce que vous buvez la prochaine fois... d'ailleur, peut-être est-il déjà trop tard pour vous..." l'homme laissa un sourire qui n'augurait rien de bon étirer ses lèvres, dévoilant ainsi ses dents noires.

Ensuite, il laissa le couple tranquille et repartit de sa démarche claudiquante. Tant qu'à Sana, elle tremblait de rage et semblait se retenir à peine d'exploser

Elle ne comprenait pas ce qu'il voulait dire par le fait qu'il était peut-être trop tard, mais elle se demanda aussitôt si ce qu'elle avait ingéré pouvait être dangereux pour sa vie. Franchement... si c'était le cas...

Au moins, cet évènement importun lui fit penser à autre chose, et le jeune homme parvint à se calmer. C'était déjà ça, sinon il aurait pu finir par commettre certains actes répréhensibles. Quelle était cette histoire, l'attendre au bar? Qu'était réellement Sana, que faisait-elle pour être mêlée à ce genre de choses? Et, en plus, l'étranger qui menaçait de le tuer. Kioshu se prépara à se défendre, mais ça ne fut pas nécessaire. Mais de quelle profession parlait-elle donc? Le jeune homme n'y comprenait plus rien.

Citation :

"Vous êtes Mademoiselle Sana Dèsvent?"

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"C'est bien moi."

Citation :

"Vous deviez m'attendre au bar."

Citation :

"Je vous conseille de rester où vous êtes. Vous n'avez pas respecté l'entente. D'ailleurs, il y a un observateur en ce moment même et selon les règles de notre profession, vous êtes en train de commettre un délit. Il est interdit de divulger quoi que ce soit devant quelqu'un. La mission est annulée."

Citation :

"Il suffit de le tuer."

Citation :

"Il n'a rien entendu de compromettant. Veuillez repartir s'il vous plaît."

Citation :

"Sana... vous allez avoir de gros ennui... et je vous conseille de regarder ce que vous buvez la prochaine fois... d'ailleur, peut-être est-il déjà trop tard pour vous..."

Après cet échange qu'il avait suivi avec attention, l'étranger finit par repartir, et il vit Sana enragée. Il posa une main sur son épaule, prêt à la calmer, juste au cas. Mais, ce que l'homme avait dit l'intriguait... Peut-être déjà trop tard? Ayant une certaine connaissances au niveau des poisons, remèdes et contrepoisons, il chercha dans sa mémoire pour tenter de trouver s'il connaissait une substance qui troublait l'eau de cette manière. Finalement, le jeune homme laissa échapper un oh, non... à peine perceptible. Il avait raison... Il serait trop tard.

-Sana... cette drogue, dans ton verre, au début provoque un désiquilibre, mais, plus tard, il agit comme un poison... Qui bloque la sécrétion d'adrénaline de ton corps. Dans quelques temps, il commencera à faire effet... Si tu ne bouges plus, tu mourras.

Cela le peinait, sa voix tremblait, car c'était le seul poison, ou presque, qu'il ne pouvait neutraliser. Pour la simple et bonne raison qu'il n'y avait pas d'antidote. Bon, peut-être qu'il ne le connaissait tout simplement pas, et qu'il était extrêmement rare. Il devrait se mettre à le chercher comme un fou, Kioshu ne voulait pas qu'elle succombe... Dans ce bar, quelqu'un avait donc cherché à la neutraliser, et elle s'était fait avoir... Probablement que son métier, qui lui était inconnu, comportait plusieurs risques...

Troublé, il détourna le regard, ne sachant pas quoi faire, que dire. Il était vraiment abattu par cette nouvelle, et redoutait le pire... Il venait tout juste de voir que leur amour était possible, pourtant, la voici qui serait bientôt aux portes de la mort... Quelle cruelle ironie du sort... Pour lui même, il se répéta certains symptômes causés par l'arrêt de sécrétion d'adrénaline dans le corps, mais tout de même audibles.

-On commence à se sentir de plus en plus faible... Notre vision devient trouble, notre coeur ralentit... Si rien ne se produit qui maintient en mouvement, en alerte, immanquablement, on finit par succomber... C'est ainsi... Mais c'est impossible de vivre une vie au complet de cette manière, ou presque... Peu importe quelle force surnaturelle entre en jeu, rien ne peut neutraliser cela... Démon ou pas. Mais je dois trouver un moyen...

La tête baissée vers le sol, il réfléchissait intensément, il fallait absolument qu'il trouve une solution, il devait exister un remède quelque part, forcément, tout poison devait avoir un contrepoison, sinon, que feraient ceux qui le possédaient s'ils étaient malencontreusements touchés... ? Puis, la lumière se fit. Ça allait être difficile, mais il lui faudrait trouver, le plus rapidement possible, qui ou quelle organisation avait décidé d'injecter ce poison à son amour pour se débarasser d'elle.

Une lueur d'espoir brillait faiblement au fond de ses yeux, mais au moins elle prouvait qu'il n'avait pas tout abandonné... pas encore. Jamais il ne cesserait de tout faire pour ceux qu'il aimait. Il était ainsi, et le resterait probablement pour toujours, c'était dans sa nature. Rien ne l'avait empêché d'arriver à ses fins. Une détermination sans faille l'habitait, ajoutée à un sentiment de rage envers ceux qui lui avaient fait ingurgiter ce poison, et à cause de sa quasi impuissance de la situation... Précipitamment, presque comme s'il la voyait pour la dernière fois, il la serra fort dans ses bras, et une larme perla au coin de son oeil.

Cruel, vraiment cruel... Après une éternité, il la relâcha, et lui dit ce qu'il avait l'intention de faire. Peut-être pourrait-elle l'aider à trouver qui lui avait fait ça, c'était peut-être des gens dont elle connaissait l'identité qui récidivaient, des organisations avec qui elle avait pu avoir des démêlés autrefois... Elle pourrait probablement le mettre sur une piste.

-Qui aurait été susceptible de faire ça? Le seul espoir que je puisse avoir, c'est de trouver ceux qui t'ont injecté ça, et que, pour leur propre sécurité, ils aient trouvé un moyen de neutraliser le poison avant de l'acquérir et de s'en servir... Sinon, tout est fini... Et je refuse que ça soit terminé. Je trouverai un moyen, je te le promets... En attendant, tu as, si j'estime bien, quelques heures avant que ça ne commence. Bouge, reste active, fait ce que tu veux, mais trouve un moyen tant que tu ne restes pas sans bouger, si tu ressens de la faiblesse, ne reste pas là à rien faire, sinon tu mourras. Si jamais je dois y laisser la vie en recherchant un antidote, car ça pourrait être périlleux, je veux que tu continues quand même à vivre, sans un regard en arrière... Ne gâche pas ta vie pour moi.

Il retira la chaîne d'argent qu'il avait autour du cou, au bout de laquelle pendait une croix, en argent pur elle aussi. Il la passa au cou de Sana, et la regarda, le regard voilé de tristesse, mais encore déterminé et avec cette lueur d'espoir.

-Tiens... comme une garantie de mon retour. Ou, un souvenir, si jamais de retour il n'y a pas. Je t'aime... On se reverra, ou pas, mais je te sauverai, je te le jure...

Il ne partit pas maintenant, il manquait qu'elle lui fournisse l'information qui le mettrait peut-être sur une piste, Kioshu ne pouvait partir sans information aucune...

[peuh... quelle plaie xD]

"... Si jamais je dois y laisser la vie en recherchant un antidote, car ça pourrait être périlleux, je veux que tu continues quand même à vivre, sans un regard en arrière... Ne gâche pas ta vie pour moi."

Lentement, elle l'observa retirer sa chaîne d'argent et la lui remettre. Elle le laissa l'attacher autour de son cou, frissonnant lorsqu'elle sentit ses doigts effleurer sa nuque. Que se passait-il donc? Pourquoi faisait-il cela? Ne s'étaient-ils pas promis... non... elle n'avait pas encore... pourquoi tant d'indécision? Il était prêt à risquer sa vie pour elle. Alors pourquoi hésiter encore?

"-Tiens... comme une garantie de mon retour. Ou, un souvenir, si jamais de retour il n'y a pas. Je t'aime... On se reverra, ou pas, mais je te sauverai, je te le jure..."

Sana resta silencieuse longtemps, ne se rendant même pas compte que Kioshu attendait qu'elle parle. Enfin, au bout d'un certain temps, elle releva la tête, cessant d'admirer le collier, et dit:

"Idiot. Ça n'en vaut pas la peine. Je pars. Pas toi. Tu as quelque chose d'important à faire ici toi. Je garde le collier et je le rendrai lorsque nous nous reverrons. S'il te reviens, cela voudra dire que j'aurai survécu. Sinon, je serais morte."

Elle n'attendit pas sa réponse, ça n'en valait pas la peine. Ne prenant pas le temps d'y réfléchir, elle porta sa main contre la nuque de Kioshu et approcha son visage du sien. Leurs lèvres se frôlèrent quelques secondes et elle murmura:

"Pour le voyage..."

Sa main recula lentement et elle partit sans un regard derrière elle.

Kioshu fut définitivement déstabilisé de sa réponse, elle décidait de partir, c'était insensé, elle ne pouvait pas... Il allait répliqué lorsqu'elle s'approcha de lui pour un bref baiser avant de lui tourner le dos. Il voulait la stopper, l'empêcher de faire un pas de plus et rester avec elle, mais savait que ce n'était que de la folie. Elle mourrait si jamais elle ne faisait rien. Pourtant, tout son être refusait de se séparer d'elle, alors pourquoi le destin lui jouait un tour si cruel? C'était si...

Il coupa immédiatement toute autre pensée, se contentant de regarder Sana s'éloigner, peut-être pour la dernière fois. Peut-être s'étaient-ils vus, touchés, embrassés pour la dernière fois aussi. Il devait se préparer à toute éventualité... Mais il savait que tant qu'il n'aurait aucune nouvelle de Sana, Kioshu serait carrément démoli et vivrait dans la peur et l'inquiétude tous les jours, celle de ne plus jamais la revoir. Pourtant... Il devrait se changer les idées le plus souvent possible. Tiens, il irait voir ses neveux, et sa soeur, ainsi que son mari, pourquoi pas... Ça l'empêcherait de voir trop en noir.

Il n'avait pas le choix et n'avait pas envie d'être déprimé, de voir son caractère tous les jours... Tournant à son tour les talons, il se dirigea vers la mer, allant simplement nager pour oublier tous ses tourments et se défouler un peu...

[Topic terminé. P.S C'était pas si terrible t'en fais un peu trop.. xD]